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Tourbières

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Une étendue de mousses gorgées d’eau. Quelques herbes ou plantes basses en émergent, quelques arbrisseaux parfois. Vous êtes dans une tourbière. Sous ces mousses, appelées sphaignes, s’accumule la tourbe, obtenue par le tassement progressif de matière organique d’origine végétale peu ou pas décomposée. Cet écosystème est rare et fragile. Il suffit de peu pour que la tourbière s’assèche, s’affaisse et se reboise mettant en péril la survie de nombreuses espèces qui y sont inféodées.

Quelques caractéristiques

  • milieu frais et très humide
  • sol acide et pauvre en éléments minéraux

Importance

Les tourbières ne se contentent pas d’abriter une flore et une faune particulières et rares. Elles jouent aussi un rôle essentiel dans la régulation des flux d’eau. Les sphaignes qui les recouvrent agissent comme des éponges. Songez, un tapis de 1m² et de 20 cm d’épaisseur absorbe en moyenne 72 litres d’eau ! En retenant l’eau, ces mousses adoucissent les crues hivernales. Mais en été, elles la restituent progressivement, assurant un débit d’eau minimal dans les cours d’eau. Les tourbières agissent aussi comme puits de carbone puisque la quantité de CO2 consommé par la synthèse de matière organique dépasse celle émise par leur dégradation.

Quelques espèces typiques ou remarquables

sphaigne
Sphaigne
© R. Verlinde / Vilda
sympétrum noir
Sympétrum noir
© R. Verlinde / Vilda
canneberge
Canneberge
© L. Soerink / Vilda

Menaces

Depuis longtemps, les hommes cherchent à valoriser ces terrains en friche. La tourbe a été exploitée comme combustible. Les sols ont été asséchés pour planter des résineux... La surface des tourbières s’est donc réduite comme peau de chagrin. Même si ce qu’il en reste est protégé, d’autres menaces pèsent sur ce milieu. La pollution des pluies et des nappes phréatiques par des substances minérales accélère la dégradation de la matière organique. Résultat : la tourbe se minéralise, la végétation se modifie, la tourbière devient inactive. Les changements climatiques achèvent de noircir le tableau en diminuant les précipitations et donc l’humidité des sols, indispensables aux sphaignes.

Quelques espèces menacées ou rares

rossolis à feuilles rondes
Rossolis à feuilles rondes
© R. Verlinde / Vilda
lobélie de Dortmann
Lobélie de Dortmann
© R. Verlinde / Vilda
tétras lyre
Tétras lyre
© R. Verlinde / Vilda
linaigrette à feuilles étroites
Linaigrette à feuilles étroites
© Y. Adams / Vilda
leucorrhine douteuse
Leucorrhine douteuse
© R. Verlinde / Vilda
potentille des marais
Potentille des marais
© R. Verlinde / Vilda

Protection

Les sphaignes, convoitées notamment par le secteur de l’horticulture, sont protégées en Belgique. Il est interdit de les ramasser ou d’en faire une exploitation commerciale. A un niveau plus général, les tourbières bénéficient maintenant d’une protection aux niveaux national et européen, beaucoup d’entre elles sont classées site Natura 2000, un réseau européen de sites naturels protégés. Des actions de restauration ont été entreprises pour recréer des tourbières en déboisant, en décapant la tourbe minéralisée, en bouchant les drains et en noyant certains terrains. Il faudra quelques années pour en voir les effets.

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